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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Carnets de Voyage - Diarios de motocicleta
de Walter Salles
Brésil/Argentine/Grande-Bretagne, 2003, 2 h 06

Le dossier pédagogique dont on trouvera un court extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du secondaire qui verront le film Carnets de Voyage avec leurs élèves (entre treize et dix-huit ans environ). Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en œuvre en classe après la vision du film.

Ernesto et Alberto:
un voyage, deux caractères, deux personnalités...

Objectifs

  • Différencier et nuancer deux portraits
  • Se situer par rapport aux deux personnages du film

Méthode

  • Individuellement, choisir parmi une liste de termes les cinq adjectifs qui définissent le mieux la personnalité d’Ernesto; effectuer une sélection identique pour caractériser la personnalité d’Alberto; donner son propre point de vue sur chaque adjectif choisi: est-ce un défaut, ou est-ce au contraire une qualité? Justifier son avis en évoquant l’une ou l’autre scène de Carnets de voyage; compléter les portraits esquissés en se penchant sur quelques réflexions entendues dans le film
  • Partager ses impressions et points de vue avec l'ensemble de la classe
  • Évaluation individuelle: choisir la réaction que l’on aurait soi-même eue face à quelques situations du film; de quel personnage se sent-on le plus proche? d’Ernestoou d’Alberto? Pourquoi?

Commentaire

Dans la réalité comme dans le film de Walter Salles, Ernesto et Alberto forment une paire d’amis qui ont au départ les mêmes aspirations: effectuer à moto un périple long de 8000 kilomètres à travers l’Amérique du Sud. Leurs points communs: la curiosité, la passion de la route, le désir de rêve... Pourtant, au fil du voyage, on remarque que les deux amis ont une personnalité et un caractère bien différents et que leurs motivations évoluent, tout en se différenciant de plus en plus nettement.

L’objectif de cette animation sera ici d’amener les élèves à nuancer les portraits de ces deux jeunes gens, non pas dans la perspective d’une simple comparaison (qui n’a pas vraiment d’intérêt en soi), mais bien dans le double but de réfléchir de manière approfondie sur les notions toute relatives de «qualité» et de «défaut», et ensuite de se situer par rapport à deux philosophies de la vie susceptibles de «parler» à des adolescents en pleine construction identitaire: l’idéalisme (qui implique une certaine part de souffrance et de renoncement) et l’hédonisme (qui implique au contraire la recherche du plaisir, une pleine jouissance de la vie...).

Deux jeunes hommes différents

Parmi cette liste, choisis les cinq adjectifs qui caractérisent le mieux Ernesto, et les cinq qui cernent le mieux la personnalité d’Alberto. Justifie tes sélections en évoquant une scène du film, et exprime ton avis: pour toi, dans les situations que tu as retenues, les adjectifs doivent-ils être interprétés comme des qualités ou des défauts? Pourquoi?

Astucieux – authentique – bon vivant – bout-en train – calculateur – chaleureux – comique – courageux – curieux – déterminé – diplomate – dur – égoïste – entêté – entier – exalté – fier – franc – frivole – généreux – honnête – hypocrite – idéaliste – insouciant – intègre – intéressé – loyal – maladroit – matérialiste – opportuniste – optimiste – pessimiste – réaliste – rebelle – révolté – rigolard – sincère – sombre – téméraire – tourmenté

Quelques réflexions à méditer

  • «Je suis content d’avoir quitté la civilisation et d’être plus près de la terre»
    Réflexion d’Ernesto qu’on entend en voix off, alors qu’il vient de quitter la capitale argentine avec Alberto et qu’il découvre de grands espaces déserts.
  • «Que perd-on en traversant une frontière?»
    Question que se pose Ernesto au moment où il passe de l’Argentine au Chili.
  • «On devrait se débarrasser de cette moto, on découvrirait plus de choses, on rencontrerait plus de gens...»
    Suggestion d’Ernesto, lorsque la moto se renverse une nouvelle fois, suite à un dérapage sur une route enneigée des hauts sommets chiliens.
  • «Tu sais ce qui ne va pas? Ton honnêteté à la con! Tu devrais mentir de temps en temps, ça aiderait!»
    Après cette mésaventure — le dérapage de la moto —, Alberto fait des reproches à Ernesto; il le rend responsable de leurs petits malheurs.
  • «Je trouve votre livre assez banal... Il y a beaucoup de lieux communs, c’est mal écrit, ça rend la lecture difficile... C’est une belle tentative, mais ce n’est pas votre métier, n’est-ce pas? Vous m’avez demandé mon avis, je vous le donne...»
    À Pucallpa, au Pérou, Ernesto répond à la question du docteur Pesce, qui voudrait savoir ce qu’il pense de son roman.
  • «On ne les mettra pas!»
    Ernesto refuse de se conformer au règlement établi par les religieuses, qui exige notamment le port de gants pour approcher les malades. En effet, la maladie n’est plus contagieuse dès le moment où elle est traitée.
  • «Grâce à ça, j’ai échappé au service militaire... Je n’ai jamais ciré les bottes de personne!»
    À San Pablo, Ernesto parle de sa maladie — l’asthme — à Silvia, une jeune lépreuse qui refuse de se faire opérer.
  • «Oui, [la vie] est assez merdique... Il faut se battre pour chaque bouffée d’air et envoyer la mort au diable!»
    Ernesto répond à Silvia, qui pense que «la vie est un calvaire».
  • «Il est peut-être temps de se poser»
    Réflexion d’Alberto, après qu’il a reçu une offre d’emploi venant de Caracas.

Quelle aurait été ta propre réaction dans les situations suivantes?

Coche le choix que tu aurais toi-même effectué. Peut-être aurais-tu réagi autrement que les deux personnages? dans ce cas, exprime ton idée...

  • À Piedra del Aguila, il y a tellement de vent que la tente d’Ernesto et d’Alberto s’envole. Il leur faut donc trouver un abri pour la nuit. L’endroit est plutôt désert.
    • Ernesto convoite une vaste hacienda [1] illuminée qui se trouve toute proche.
    • Alberto n’a pas envie d’aller «chez des snobs»; il préfère aller «chez des gens simples»; ils dorment dans une grange inconfortable, avec les journaliers.
    • Ta propre réaction:
       
  • À San Martin des Andes, les deux routards sonnent à la porte d’un couple âgé, espérant obtenir le gîte et le couvert. Ernesto diagnostique une tumeur dans le cou du vieil homme.
    • Au risque de voir la porte se fermer, Ernesto n’hésite pas à dire la véritéaux gens ; il invite l’homme à se faire soigner rapidement.
    • Alberto tente de rattraper la situation en mentant: il affirme que ce n’est qu’un kyste sébacé et qu’il n’y a rien de grave; il ajoute qu’ils peuvent le soigner contre le gîte et le couvert.
    • Ta propre réaction:
       
  • À Temuco, Ernesto et Alberto trouvent un atelier où ils espèrent faire réparer la moto.
    • D’emblée, Ernesto annonce aux ouvriers qu’ils n’ont pas d’argent, ce qui compromet sérieusement les chances de réparation.
    • Alberto a aussitôt l’idée d’utiliser l’article récemment paru à leur sujet dans L’Austral pour forcer l’admiration des ouvriers, pour qui c’est finalement un honneur de retaper l’engin gratuitement.
    • Ta propre réaction:
       
  • À Los Angeles, Ernesto et Alberto sont hébergés à la caserne des pompiers grâce au père des deux jeunes filles qu’ils viennent de rencontrer. L’un des hommes leur demande de visiter une personne malade.
    • Alberto se débine en répliquant du tac au tac qu’il n’est pas médecin.
    • Ernesto se rend seul au chevet d’une vieille dame mourante, qui souffre d’asthme, comme lui; il lui donne ses médicaments pour qu’elle puisse «vivre dignement».
    • Ta propre réaction:
       
  • La Vigoureuse est définitivement foutue. Les deux compagnons n’ont donc plus de moyen de locomotion; ils vont devoir se débrouiller sans la moto pour poursuivre leur voyage.
    • Alberto veut utiliser les 15 dollars de Chichina, destinés à l’achat d’un maillot de bain.
    • Ernesto s’y opposecatégoriquement ; ils poursuivent le voyage en stop.
    • Ta propre réaction:
       
  • La traversée du désert d’Atacama à pieds est particulièrement pénible.
    • Alberto râle et suit son ami à contrecœur; il ne comprend pas son obstination.
    • Ernesto s’entête à se rendre coûte que coûte à la mine de Chuquicamata.
    • Ta propre réaction:
       
  • À Pucallpa, le docteur Pesce rencontré à Lima invite Ernesto et Alberto à donner leur avis à propos du roman qu’il a écrit.
    • Alberto fait l’éloge du roman; il flatte et félicite le docteur; il ajoute qu’Ernesto a adoré lui aussi.
    • Ernesto avoue qu’il a trouvé le roman mauvais; il en souligne les défauts.
    • Ta propre réaction:
       
  • À Miramar, Chichina a confié 15 dollars à Ernesto pour qu’il lui achète un maillot de bain aux États-Unis. Sur la route, les jeunes gens rencontrent plusieurs circonstances qui suscitent chez eux l’envie de dépenser la somme.
    • À trois reprises, Alberto veut utiliser les 15 dollars: d’abord, à la gare de Bariloche, pour conduire son ami malade à l’hôpital; ensuite, lorsque la Vigoureuse part à la casse et qu’ils se retrouvent sans moyen de locomotion, et enfin, lorsqu’il rencontre (à bord du bateau qui les mène à San Pablo) une prostituée avec qui il désire passer un moment.
    • Ernesto refuse d’utiliser l’argent de Chichina; néanmoins, sur le bateau, il avoue à Alberto qu’il a donné l’argent au couple de mineurs rencontrés à proximité de la mine de Chuquicamata.
    • Ta propre réaction:
       
  • Sur le bateau, Alberto décide de jouer son dernier sol (le sol est la monnaie du Pérou) au casino. Il gagne et remporte une somme d’argent assez importante.
    • Ernesto se réjouit de pouvoir manger grâce à l’argent gagné par son copain.
    • Alberto dépense tout l’argent pour passer un moment avec la prostituée.
    • Ta propre réaction:
       

[1] Une hacienda est une grande exploitation rurale typique d'Amérique du Sud.


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