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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Microcosmos
de Claude Nuridsany & Marie Pérennou
France, 1996, 1h25

Ce dossier s'adresse d'abord aux enseignants du primaire et aux animateurs qui verront le film Microcosmos avec un jeune public (entre neuf et douze ans environ). À travers plusieurs animations à mettre en oeuvre rapidement après la projection, il souhaite seulement prolonger l'esprit de découverte qui traverse le film en invitant les enfants à un travail de remémoration et de structuration sur ce qu'ils ont vu. Ni le film, ni le dossier ne donnent de leçons : ils souhaitent seulement susciter un véritable esprit de recherche et... d'émerveillement.

Définir les tonalités du film

Microcosmos ne ressemble pas à un documentaire: aucun commentaire scientifique ne guide notre vision, et l'écosystème est abordé dans sa globalité et toutes ses interactions, avec son lot d'impondérables, d'efforts, d'échecs et de réussites. On ne peut par conséquent pas prévoir ce qui va arriver, qui va «perdre» ou «gagner», quel «ennemi» va surgir...

Au contraire du documentaire auquel nous sommes accoutumés et où nous savons généralement au préalable ce qui va se passer tant on nous renseigne sur le milieu de vie, les murs ou les prédateurs de l'animal «étudié», le film de Claude Nuridsany et Marie Pérennou invite le spectateur à un vrai voyage de découverte plein de surprise, d'inattendu, d'émerveillement, un peu à la manière d'un film de fiction. Le choix d'une telle approche permettait aux réalisateurs de prendre une certaine liberté par rapport aux conventions du genre et de «dramatiser» le récit visuel en l'accompagnant d'une bande sonore expressive, alternant les bruits amplifiés du microcosme et une musique tour à tour douce, emphatique, légère ou menaçante

Il en résulte une mise en scène extrêmement efficace, qui «partage» le film en moments comiques, tragiques, effrayants, étranges, pleins de suspense ou simplement de toute beauté...

Pour faire émerger cette dimension expressive du film, demandons aux élèves d'évoquer la ou les scène(s) qui leur ont procuré un sentiment particulier. Retenons toutes les propositions en les inscrivant au tableau et définissons pour chacune d'elle une «tonalité» originale l'impression générale qui s'en dégage , celle-ci pouvant bien entendu varier en fonction des émotions personnelles de chacun. Par exemple, la scène montrant le scarabée sacré obstiné à pousser devant lui une boule qui nous semble énorme par rapport à sa propre taille, peut avoir déclenché le rire mais aussi provoqué une attente plus ou moins angoissée: cet insecte têtu va-t-il ou non réussir à vaincre l'obstacle qui entrave sa bonne marche ?

Sans doute de manière plus unanime, les gouttes d'eau avançant sur la tige ou les fleurs en plein épanouissement auront-elles suscité l'émerveillement, l'araignée en train de capturer ses proies, fait naître un sentiment de répulsion voire d'effroi, le faisan picorant les fourmis éveillé la tristesse et la compassion (ou simplement produit du stress)

A ce stade du travail, les élèves auront certainement bien perçu toutes les nuances qui distinguent Microcosmos d'un simple reportage sur la vie d'une prairie. Peut-être auront-ils envie eux aussi de dépasser l'aspect documentaire du film pour se livrer à un type d'approche plus poétique. C'est ici l'occasion de rompre avec la rigueur qu'impose une démarche scientifique en proposant un certain nombre d'activités plus «libres», mettant en jeu l'imagination, l'affectivité et la création personnelle.

Nous en proposerons deux faisant appel l'une à l'expression artistique, l'autre à la création poétique. [Seule la première de ces animations est reproduite sur cette page WEB]

Des choix expressionnistes

Certains animaux auront sans doute frappé l'imagination des enfants. Invitons-les à rendre compte de leur impression par le dessin ou la peinture. On leur suggérera simplement de choisir l'animal qui les a le plus marqués et de le dessiner ou de le peindre en essayant de traduire l'émotion que leur a inspirée cet animal. Pour cela, on leur suggérera de recourir à deux procédés : la simplification et le grossissement.

La simplification consiste à s'attacher à une caractéristique privilégiée de l'animal qu'on veut représenter. Ainsi, si l'on se souvient de la métamorphose du moustique à la surface de l'eau (à la fin du film), l'on sera peut-être surtout sensible à la lumière de l'aurore qui baigne l'ensemble de la scène: dans ce cas, on conseillera à l'enfant de recourir par exemple à l'aquarelle qui convient sans doute le mieux pour rendre la transparence de l'atmosphère. L'essentiel de son travail avec l'aide de l'instituteur ou de l'institutrice consistera donc à traduire cette atmosphère colorée. On négligera en revanche tous les détails du dessin anatomique de l'insecte qui pourra être réduit à quelques traits sommaires (au moins dans un premier temps).

De la même manière, le combat des lucanes cerfs-volants pourra être peint à grands traits en essayant surtout de rendre le noir brillant de leurs carapaces (par exemple avec de l'acrylique). En revanche, le cheminement des chenilles processionnaires pourra être représenté de façon très simple comme une succession de traits d'union. Enfin , nous aimons sans doute la coccinelle surtout à cause de ses ailes rouges à points noirs qu'on peut représenter de façon simplifiée comme des grandes taches de couleur.

En simplifiant de cette façon l'impression colorée, en schématisant le dessin, l'on privilégie ainsi une impression subjective ressentie à la vision du film et qu'on essaie à présent de retraduire. Cette démarche peut facilement s'accompagner d'un effet de grossissement qui consiste à accentuer certains effets colorés ou transformer le dessin de manière presque caricaturale. On peut procéder de manière successive au travail de simplification puis à celui de grossissement, mais les deux démarches peuvent évidemment se combiner puisqu'elles visent le même objectif, accentuer l'aspect expressif du travail pictural.

Ainsi, si l'on s'attache à l'abeille eucera amoureuse de l'orchidée ophrys, simplification et grossissement se combineront immédiatement si l'on décide d'utiliser des bouts de tissu pour rendre l'aspect de velours que prend cette fleur étonnante. Dans la même perspective, l'on n'oubliera pas que le film nous présente des images extraordinairement agrandies de tout petits insectes: ici aussi, l'on sera sans doute tenté de reproduire cet effet en utilisant des feuilles de grandes dimensions pour représenter l'un ou l'autre de ces animaux microscopiques.

Décalque, simplification et grossisement à partir d'une photo de la chenille de la grande queue fourchue

Schéma du film


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