Lauréat de 8 oscars en 1955
Fils d’immigrés, Kazan a le génie de tenir de bout en bout une mise en scène qui non seulement ne triche pas avec la réalité sociale mais confère des moments de grâce aux damnés de la terre.
Terry (Marlon Brando) travaille sur les quais. Il assiste au meurtre d’un de ses collègues qui voulait dénoncer les agissements mafieux du syndicat des dockers. La sœur de la victime sait que Terry a été témoin du meurtre et lui demande de l’aider à retrouver les coupables. Attiré par la jeune femme, tiraillé entre sa conscience et sa famille, Terry va devoir faire un choix.
Kazan a littéralement essoré le potentiel de Marlon Brando, exploité au mieux des possibilités infinies de son jeu. Son animalité blessée, sa rage contenue, ses montagnes de tendresse, son irrépressible besoin d’être aimé, son corps et son âme torturés dans un même souffle : l’acteur est non seulement impérial mais construit le mythe qui le rendra éternel. Mais ce chef-d’œuvre, multioscarisé, ne se limite pas à la performance de sa star. Sur les quais se décline comme une tragédie grecque dans le milieu sous-prolétaire des dockers, avec un être en quête de rédemption.