2025-11-26
20:00
2025-11-27
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le 26 Novembre 2025 à 20h00 Première
le 27 Novembre 2025 à 20h00 Première
Cet attachant premier film belge restitue l’humeur de la campagne wallonne avec humour et tendresse, à travers une enquête policière très décalée. Un beau prétexte pour observer la vie qui passe avec poésie et pour dire aussi ce que c’est d’être jeune en milieu rural aujourd’hui
Benjamin et le Petit Pierre, deux cousins agents de quartier, patrouillent dans Vitrival en écoutant Radio Chevauchoir. Ils ont fort à faire : des graffitis pullulent sur les murs du village, et personne n’a rien vu. Au même moment, c’est un habitant suicidé qu’on enterre… puis deux, puis trois. Saison après saison, tandis qu’un tambour fait du tapage, les graffitis continuent, les suicides aussi. Que peuvent faire Pierre et Benjamin ? Cela n’empêchera pas les jours et les fêtes de poursuivre leur cours…
Se positionnant aux confins du documentaire et de la fiction, le duo de jeunes cinéastes observe le monde rural avec un oeil bienveillant, une sensibilité mâtinée de touches d’humour feutrées qui ne tombent jamais dans les travers du folklore béat. Leur film arpente les coins et recoins d’un village de la province namuroise et fait intervenir de nombreux personnages habitants dans son récit. Ceux-ci investissent, au fil des rencontres menées par les deux policiers, le coeur d’un film-enquête résolument contemplatif et finalement sociologique, dans sa façon pointilleuse d’observer toutes les strates d’un village et d’en réaliser une photographie authentique et complète.
Dans une démarche artistique pleine de rigueur qui fait de leur film un objet de cinéma à part entière, très travaillé, Noëlle Bastin et Baptiste Bogaert misent sur la neutralité du jeu des comédiens, déplaçant légèrement le curseur du réalisme vers une tonalité plus burlesque, mais en étant toujours respectueux de celles et ceux qu’ils filment. Par la fixité du cadre, dans lequel la vie rentre et sort presque par inadvertance, ils nous font ressentir ce temps long qui passe tellement plus lentement qu’ailleurs. Cette attention portée aux minuscules détails qui composent la richesse d’un moment de la journée, c’est en quelque sorte ce qui crée l’intrigue, le talent des cinéastes étant de savoir transformer la banalité en quelque chose de particulièrement attachant. Au-delà de la durée, le cadre est aussi soigné esthétiquement, sans pour autant en rajouter, la caméra y révélant la beauté discrète de ces paysages et leur dimension picturale.
Au coeur de ces paysages, et parmi la population que l’on prend plaisir à découvrir, déambulent les deux « héros » de cette aventure pour le moins atypique et rocambolesque, deux policiers de quartier débutants. Ils symbolisent une génération qui démarre dans la vie professionnelle, sans quitter ses racines, qui est bien là où elle est. Ils essayent de ne pas perdre pied malgré ce qui leur tombe sur la tête, dans un mélange de force tranquille et de maladresse touchante qui témoignent de leur volonté de bien faire le job, relax.
NICOLAS BRUYELLE, les Grignoux
