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Bande-annonce
affiche du film Pupille

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Pupille

  • Réalisé par
    Jeanne Herry
  • Interprété par
    Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche, Élodie Bouchez, Miou-Miou
  • Distributeur
    Cinéart
  • Langue
    français
  • Pays d'origine
    France
  • Année
    2018
  • Durée
    1h55
  • Version
    Version française
  • Date de sortie
    2018-12-05

D’une femme qui accouche sous X à une future mère adoptive, en passant par les services d’aide à l’enfance, voici un film choral dont l’incroyable force d’émotion nous a complètement transportés. Sensible, pudique et bouleversant : un merveilleux regard sur les fées qui se penchent sur les berceaux les plus fragiles

C’est une histoire au long cours, un film choral virtuose autour d’un nœud central : un bébé non désiré et le processus de son adoption. Une jeune femme se présente dans un hôpital pour accoucher sous X. La loi française non seulement le permet, mais prévoit un ensemble de procédures et de protection, de la jeune femme comme de l’enfant. Intervient d’abord l’assistance sociale, chargée de dialoguer un maximum avec la mère biologique, la prévenir de ses droits (elle a deux mois pour se rétracter) et l’amener peut-être à laisser quelques traces d’elle pour le futur adulte que son fils, prénommé Théo, sera. Nous n’en apprendrons que peu sur la mère, suffisamment cependant pour ne pas juger son geste ni y voir trop facilement un quelconque postulat sociologique. Il y a là, simplement, une personne qui fait ce choix-là.

Arrive ensuite Karine (Sandrine Kiberlain), des services de l’aide sociale à l’enfance, qui doit trouver, pour un enfant si petit, une personne capable de s’en occuper nuit et jour de manière provisoire, dans ce temps suspendu où la mère peut se rétracter et où les démarches pour trouver un foyer définitif à l’enfant sont minutieusement entreprises. Car du côté des services d’adoption, c’est également le branle-bas de combat. Sous la houlette de la responsable du service, Irène (Miou-Miou), les assistantes sociales appuient chacune des familles qu’elles pensent prêtes à l’adoption. De ce côté, ce n’est pas un film à suspense : les premières images nous ont déjà fait entrevoir Alice, la future mère adoptive. Ce qui importe ici, c’est le cheminement qui mène cet enfant à cette future maman, les à-côtés qui nous font découvrir le parcours éreintant d’Alice (Élodie Bouchez, qu’on n’avait plus vu en pareille forme depuis des lustres) qui, des années durant, croit avec patience qu’elle pourra devenir mère adoptive et essuie plusieurs revers sans jeter l’éponge.

En attendant, Jean (Gilles Lellouche comme on l’a peu vu, protecteur et mature), accepte la garde de Théo et se révèle un parent de substitution idéal : attentif, calme, dévoué et inquiet sans en faire trop, il découvre les failles du nouveau-né et cherche des solutions. Il ne faudrait pas oublier, dans cette valse des adultes au service de l’intérêt de l’enfant, le petit Théo lui-même. Pilier central, il n’est jamais chosifié ni ballotté. Au contraire : il est écouté, on lui accorde une volonté, on s’inquiète pour lui, on cherche par tous les moyens à lui rendre plus doux le terrible geste d’abandon à l’origine de son histoire, et à lui donner enfin l’essentiel pour commencer sa vie, au sein d’un foyer minutieusement choisi : de l’amour, beaucoup d’amour.

CATHERINE LEMAIRE, LES GRIGNOUX

Fiche PDF du film