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Pour son premier long métrage, Theresa Traore Dahlberg livre un film lumineux sur des jeunes femmes burkinabè en devenir dans un milieu majoritairement masculin, la mécanique.
Elles sont une petite dizaine, certaines sont mères célibataires, d’autres rêvent de devenir chanteuses, elles ont toutes un point commun : elles suivent la formation en carrosserie automobile du CFIAM (Centre féminin d’initiation et d’apprentissage aux métiers) à Ouagadougou. La réalisatrice ouvre une fenêtre sur le quotidien de leur dernière année de formation qui leur donnera accès à un diplôme et donc, une reconnaissance dans le métier… et dans la société. Et si, au début du film, nous ressentons une légère déception à ne pas voir ces femmes embrasser la mécanique avec grand enthousiasme – elles ont plutôt tendance à traîner les pieds d’une classe à l’autre et attendre que la formation arrive enfin à échéance –, on comprend rapidement que leur ambition ne se situe pas à ce niveau-là. Pour chacune, l’enjeu est primordial : il lui faut gagner sa vie, avoir ses propres revenus pour ainsi pouvoir s’affranchir d’une société patriarcale. Et pour cela, elles ont choisi le milieu de la mécanique.
Leur solidarité est particulièrement marquante. Dans leur quête individuelle, c’est la force collective qui les porte là où elles veulent se diriger. Quand l’une abandonne, les autres sont là pour la motiver à tenir jusqu’au bout.
Un film qui ne manquera pas d’attirer l’attention sur l’importance du concept de sororité dans les luttes de femmes, qu’elles soient individuelles ou collectives.
© Les Grignoux — Ludivine Faniel
