Ce film est disponible également en matinées scolaires à Liège
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Le réalisateur de Short term 12 et du Château de verre revient avec un drame poignant sur les injustices raciales aux États-Unis situé dans les années 1980. Jamie Foxx et Michael B. Jordan y forment un duo incroyable dont les prestations devraient être remarquées aux Oscars…
Nous sommes en 1987, Bryan Stevenson (Michael B. Jordan) est un jeune avocat noir tout juste diplômé de Harvard. Alors qu’il pourrait embrasser une carrière lucrative, il choisit de quitter sa ville d’origine pour l’Alabama – cet état sudiste extrêmement raciste – et rejoindre une association de défense des droits des prisonniers condamnés injustement à la peine capitale. Cela fait à peine vingt ans que la ségrégation a été abolie, mais à l’intérieur des terres, celle-ci a pris une autre forme… Les prisons d’Alabama sont remplies de détenus noirs incarcérés à tort, victimes d’un système judiciaire profondément raciste. En arrivant dans cet état, Bryan Stevenson va tomber de haut. Mis à part sa collègue Eva Ansley (Brie Larson), militante à la tête de l’association, l’accueil que lui réserve tout autre citoyen blanc est chargé d’une haine tellement décomplexée qu’elle en devient effrayante. Par exemple, lors de ses visites en prison, les gardes lui imposent une fouille illégale, le forçant à se déshabiller entièrement tout en le toisant de manière abjecte. Les détenus qu’il rencontre sont résignés : « tu ne sais pas à quoi tu t'exposes ici en Alabama, quand tu es considéré comme coupable dès le moment où tu es né », lui dit Walter McMillian (Jamie Foxx), incarcéré pour le meurtre d’une jeune fille blanche de 18 ans. Son dossier est criant d’erreurs judiciaires : malgré les témoignages de sa famille justifiant qu’il était avec eux le jour du meurtre, malgré les motivations douteuses du seul témoin présumé, Walter a été condamné à la peine de mort… Et ce, un an même avant que son procès ait commencé ! Bryan va tenter coûte que coûte de le faire échapper à sa condamnation, démontrant au tribunal les injustices révoltantes implantées solidement dans un système judiciaire inégalitaire.
Destin Daniel Cretton porte à l’écran l’histoire vraie de Bryan Stevenson, lauréat à ce jour de plusieurs prix honorifiques pour avoir apporté une contribution importante à la cause des droits humains. De manière directe et efficace, le réalisateur nous embarque dans l’un de ses premiers combats. L’indignation que l’on ressent tout au long du film se fait alors vectrice d’émotions, sans pour autant nous faire perdre de vue le chemin qu’il reste encore à mener pour libérer la justice américaine (mais pas que) des inégalités et du racisme qui la gangrènent.
ALICIA DEL PUPPO, LES GRIGNOUX