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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film d'animation
Le Tigre et les animaux de la forêt
Un programme de quatre courts métrages de Dace Riduze & Janis Cimermanis
Lettonie, 2007-2010, 40 min

Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse notamment aux enseignants du primaire qui verront le film Le Tigre et les animaux de la forêt avec des jeunes spectateurs entre 5 et 7 ans environ. Il retiendra également l'attention des animateurs en éducation permanente qui souhaitent mener une réflexion autour de ce film avec un public d'âges différents, notamment dans le cadre d'un dialogue intergénérationnel.
Le dossier comprend plusieurs parties qui correspondent à autant de pistes d'exploitation possibles : en fonction de ses intérêts et de ceux du public auquel il s'adresse, l'enseignant ou l'animateur retiendra sans doute l'une ou l'autre de ces pistes, même s'il est tout à fait possible de parcourir l'ensemble des animations proposées. Celle proposée ci-dessous porte plus particulièrement sur l'apparence des animaux mis en scène dans Le Tigre et les animaux de la forêt.

LES ANIMAUX DU FILM : ENTRE RÉALITÉ ET IMAGINAIRE

À plusieurs reprises au cours des quatre films, des informations sur la vie des animaux de la forêt sont suggérées. Parmi les images utilisées pour l'animation précédente, certaines nous en apprennent plus sur leurs comportements alimentaires, leur habitat naturel ou leurs modes de communication.

Nous allons voir à travers cette animation quels éléments relèvent plutôt de la fiction pure et quels éléments relèvent de la réalité ou sont en partie inspirés par elle.

De manière générale, on peut déjà remarquer que dans les deux premiers récits, les animaux sont humanisés : ils marchent sur leurs pattes arrière, mangent avec leurs pattes avant (sauf les cochons du deuxième épisode), portent des vêtements, se « parlent » au moyen de sons dont ils modulent les intonations, éprouvent des émotions : joie, colère, amour, amitié, peur, honte, …

Les deux derniers récits mettent en scène des humains aux côtés des animaux. Du coup, ceux-ci retrouvent leur statut de « véritables » animaux : ils marchent à quatre pattes, ne « parlent » plus mais émettent des grognements, des feulements (les tigres), un barrissement pour l'éléphant…

OBJECTIFS

  • Mieux connaître les animaux et leur environnement naturel.
  • S'exprimer verbalement.
  • Reconnaître les points communs et les différences entre deux images.
  • Faire la différence entre animaux imaginaires et animaux réels.

MÉTHODE

  • Comparer des images du film avec des photos d'animaux réels.

DÉROULEMENT

L'enseignant peut utiliser les images ci-dessous et des photographies d'animaux réels tirées d'une encyclopédie par exemple. Il peut afficher ces images au tableau en deux colonnes : les images du film à gauche et les compléter avec les photos d'animaux réels à droite par exemple. Avec les plus grands, on peut inverser les deux colonnes et partir de la représentation fictive pour ensuite retrouver la représentation réelle. C'est à l'enseignant de suivre les indications des enfants pour placer les images correspondantes.

castor
1. Le castor
fouine
2. La fouine
pie
3. La pie
cochon
4. Les cochons
grenouille
5. La grenouille
tigre
6. Le tigre

Une fois les deux colonnes assemblées, l'enseignant peut procéder à un échange de questions-réponses avec les enfants. Par exemple :

  • Qu'est-ce qu'on peut dire de ces deux images ? Sont-elles pareilles ?
  • Qu'est-ce qui rapproche l'animal du film et celui de la réalité ?
  • Y a-t-il des éléments véridiques dans le film ou seulement des éléments imaginaires ?

Le tableau ci-dessous reprend quelques caractéristiques et propositions qui peuvent aider à déterminer les éléments du film inspirés par la réalité.

L'image 6 permet une approche un peu différente de l'animation. Le tigre a en effet plutôt les caractéristiques d'un tigre réel que d'un tigre imaginaire : il se tient à quatre pattes et ne « parle » pas par exemple. L'enseignant peut demander aux enfants de retrouver, parmi les images du film, celle(s) qui représenterai(en)t un « véritable » animal.

Commentaires

Dans la réalité Élément commun Dans le film
Imaginaire mais inspiré par la réalité Totalement imaginaire
Le castor Ronge le bois Le bois Travaille le bois comme un menuisier, construit des cuillers en bois, travaille sur un établi Porte un dentier et des lunettes
Construit lui-même son habitation à l'aide de branches, de terre et de feuilles sur l'eau ou sur une berge Habite une maison en bois à proximité d'un point d'eau
C'est la femelle qui décide.
Le couple de castors passe toute sa vie ensemble.
Se sert du plat de la queue pour communiquer.
La fouine Est un animal solitaire Animal carnivore
Vit à l'écart des autres animaux de la forêt
Est un prédateur : elle mange des petits rongeurs ou des oisillons mais aussi des fruits, des oeufs, … Collectionne les squelettes de ses proies et en décore l'entrée de son repaire Aiguise son couteau sur une pierre abrasive avant d'aller chasser ou cueillir des champignons
Se construit parfois un terrier, c'est-à-dire une cachette creusée sous la terre comme les lapins par exemple. S'adapte à différents types d'habitats Se construit sa propre hutte en bois au-dessus du sol
La pie Est un oiseau noir et blanc
Est attirée par les objets brillants Les objets brillants Est très coquette, porte des bijoux et du rouge à lèvres
Rapporte des objets brillants dans son nid Transforme son nid en coffre aux trésors
Vit dans un nid souvent pourvu d'un toit et construit en hauteur dans les arbres L'arbre Habite une maison haut perchée dans l'arbre
Est assez sédentaire et fidèle à son nid
Se développe plus dans les milieux urbains que dans les campagnes
Les cochons Mangent des glands, des baies, … La nourriture Roulent en caravane et partent en vacances
Se nourrissent dans une mangeoire (vrai pour les cochons domestiques) Dansent et écoutent de la musique
La grenouille Vit dans un milieu aquatique L'eau Tricote des napperons en forme de nénuphars
Se déplace en bondissant Fait de la gymnastique en famille tous les matins

Remarques

Bien entendu, dans la réalité, aucun animal ne porte de vêtement, n'a le sourire éclatant de la deuxième histoire ni ne mange assis à table en utilisant des couverts. Enfin, ces animaux ont dans la réalité des tailles différentes… Ces caractéristiques ne sont pas mentionnées dans le tableau mais si elles devaient l'être, elles occuperaient bien sûr la colonne « totalement imaginaire » pour chaque animal…

Le castor

Dans la réalité, le castor construit effectivement son habitat soit sur l'eau ou sur la berge. Il ronge le bois pour pouvoir le transporter plus facilement à l'endroit qu'il a choisi d'habiter. Il construit des barrages qui ont pour effet de faire monter le niveau de l'eau : l'entrée de son domicile est ainsi protégée par l'eau. En outre, celle-ci lui permet de conserver ses aliments (feuilles, bois tendre, copeaux, …) au frais.

La structure familiale du castor n'est pas courante chez les autres animaux : le couple de castors passe toute sa vie ensemble et c'est plutôt la femelle qui prend les décisions liées à l'habitation de la famille par exemple. Ces traits correspondent bien au couple de castors du film : madame castor rappelle à son compagnon de travailler, part vendre les objets au marché, prend l'initiative de prévenir le village du vol du dentier, …

Quant au dentier, il fallait pour l'intrigue du récit que le vol porte sur un objet très important pour son propriétaire. Or que peut-il y avoir de plus important pour un castor que ses précieuses dents ? Et si ses dents sont un dentier, alors le vol devient possible…

La pie

Les auteurs se servent de la réputation de voleuse de la pie pour pimenter l'intrigue du premier récit. Cette mauvaise réputation en fait la coupable idéale du vol...

Dans la réalité, la pie est en effet attirée par les objets brillants qu'elle ramasse et rapporte parfois dans son nid. On peut imaginer que la coquetterie de la pie du film est inspirée par ce comportement caractéristique.

Par ailleurs, la pie est plutôt sédentaire et fidèle à son nid. À partir de ces éléments, les auteurs se sont imaginé le nid de la pie comme un endroit fantastique où elle amassait tous ses trésors.

Dans la réalité, la pie n'est pas une voleuse : elle est attirée par les objets brillants mais ceux-ci n'ont pas toujours grande valeur. Un bout de métal ou une bague en or attireront tous deux l'attention et la convoitise de la pie. Par ailleurs, le fait d'attribuer une intention à un animal, comme le vol par exemple, revient à lui attribuer un comportement humain (voir l'encadré consacré au terme « anthropomorphisme »).

Enfin, la « pie bavarde », l'espèce la plus répandue, doit son nom à une autre de ses caractéristiques peu appréciée : un jacassement aigu et lancinant.

La fouine

Ici encore, les auteurs se servent à la fois de caractéristiques réelles et de la réputation de la fouine pour construire leur personnage. La fouine est un animal plutôt solitaire qui peut vivre à la périphérie des zones rurales habitées. Elle se nourrit de petits rongeurs, d'oisillons, de baies, parfois d'oeufs. Son habitat est varié mais il lui arrive de se creuser un terrier. Dans le film, la fouine devient un personnage solitaire, marginal et inquiétant.

Le sens péjoratif du verbe « fouiner » est une trace dans le langage de la mauvaise réputation de cet animal et signifie : « fouiller avec indiscrétion ».

Les cochons

Le personnage du petit cochon, héros des deux premières histoires, est inspiré par un cochon sauvage : il se nourrit de glands, de baies et de fruits qu'il trouve dans la nature.

La famille cochon du deuxième épisode serait plutôt inspirée par les porcs domestiques : ils se nourrissent dans une mangeoire, dorment le reste du temps et sont donc très sédentaires.

Le comportement de la famille cochon qui jette ses déchets par-dessus la clôture et pollue l'environnement est inspiré par un préjugé courant qui veut que les cochons soient des animaux particulièrement sales. En réalité, les porcs ne sont pas des animaux particulièrement sales mais plutôt les victimes de conditions d'élevage qui les confinent par centaines dans des surfaces limitées.

À travers cette famille de « cochons », les auteurs critiquent la société humaine de consommation qui, par tous les déchets qu'elle génère, pollue inévitablement l'environnement. Enfin, le côté irresponsable et individualiste des « cochons » de l'histoire peut également être entendu comme une critique des sociétés de consommation occidentales.

La grenouille

La grenouille [1] est un batracien. Elle vit dans un milieu aquatique.

La grenouille des films d'animations est quasi systématiquement de couleur verte, comme ici. Dans la réalité, la grenouille verte n'est qu'une espèce parmi d'autres. Certaines grenouilles ou leurs cousines les rainettes peuvent arborer des couleurs très vives et spectaculaires. La grenouille possède des pattes postérieures très développées qui lui permettent de se déplacer en bondissant.

Les tigres

Dans le quatrième récit, les animaux ne sont pas « humanisés ». Les tigres par exemple se déplacent sur leurs quatre pattes, émettent des feulements et des grognements.


1. La grenouille, les rainettes et les crapauds constituent trois espèces différentes. Seule la grenouille a réellement besoin de vivre dans un milieu aquatique ou à proximité d'un point d'eau. Les deux autres espèces cherchent à se rapprocher de l'eau uniquement en période de ponte.


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