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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Le Bonhomme de neige
de Dianne Jackson
Grande-Bretagne, 1982, 35 mn

Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du maternel qui verront le film Le bonhomme de neige avec leurs élèves (entre trois et six ans environ environ). Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en œuvre en classe après la vision du film.

Regarder des images

Jusqu'à présent [dans le dossier imprimé], l'on a essentiellement utilisé les images du film pour mieux comprendre l'histoire du Bonhomme de neige. On voudrait à présent attirer l'attention des jeunes enfants sur le dessin animé lui-même, notamment sur ses qualités graphiques auxquelles la plupart des adultes sont sans doute sensibles.

Dianne Jackson, la réalisatrice (1944-1992), a en effet réalisé une œuvre originale en recourant en particulier à un dessin pastel très rarement utilisé dans l'animation cinématographique: en cela, elle restait fidèle à l'ouvrage illustré de Raymond Briggs (publié en 1978) dont elle s'inspirait, même si cela multipliait les difficultés techniques tout en donnant un charme inédit à son film, dû au léger «tremblé» de ses images (voir l'encadré page 27 [du dossier imprimé, non reproduite ici] pour les explications techniques).

Renonçant par ailleurs presque totalement à la parole (sauf dans le court prologue), elle lui préfère une musique de Howard Blake (dont la chanson interprétée par le soprano Aled Jones, «Walking in the air» reste longtemps en mémoire) et privilégie l'expression des personnages par les visages et les gestes proches parfois de la pantomime, ce qui favorise sans doute une impression onirique tout au long du film.

Mais est-il réellement possible de faire prendre conscience à de jeunes enfants (entre trois et cinq ans) de ces qualités formelles dont certaines exigent des explications complexes même pour des adultes? Il est clair qu'il ne s'agira pas ici de procéder à une analyse cinématographique du Bonhomme de neige: cela supposerait en effet une maîtrise de la distinction entre la forme et le contenu du dessin animé, entre ce que l'image représente et la manière dont elle le représente, distinction que les jeunes spectateurs ne maîtrisent absolument pas à cet âge (du moins au niveau conceptuel). Cet apprentissage ne se fait cependant pas en une seule fois et doit sans doute faire l'objet d'un processus étalé sur de nombreuses années.

Des exercices relativement simples devraient alors permettre d'attirer l'attention des enfants sur les qualités ou des éléments graphiques qui, sans cela, seraient facilement négligés, même si ces exercices ne visent pas une maîtrise conceptuelle d'une notion comme celle d'esthétique cinématographique, mais seulement à affiner la perception des jeunes spectateurs.

Remarquer des détails

La série d'images qui suivent [disponible dans le dossier imprimé] se caractérisent par la répétition d'éléments secondaires mais qui jouent néanmoins un rôle significatif dans le Bonhomme de neige: c'est précisément par leur répétition à différents endroits du film que la réalisatrice nous en signale l'importance.

Soumettons donc chacune de ces séries d'images (pages 28-29 du dossier imprimé) aux jeunes participants en leur demandant de relever ce qu'elles ont en commun. On commencera de la série la plus facile à la plus difficile, à savoir:

  • l'horloge [illustrations 49-50 du dossier imprimé]
  • l'ourson [illustrations 51-52 du dossier imprimé]
  • l'écharpe [illustrations 53-55 du dossier imprimé et ci-contre]
  • les lumières [illustrations 56-60 du dossier imprimé]

Une petite discussion sur l'importance de ces éléments pourra suivre chacune de ces observations.

Ainsi, l'horloge signale l'importance du temps: c'est d'abord le début de la journée (on devine que le père commence une journée de travail), puis l'heure d'aller se coucher, enfin c'est minuit, le milieu de la nuit où tout devient mystérieux et magique... L'ourson apparaît à peine dans la chambre de l'enfant; mais le bonhomme de neige s'en emparera pour danser avec lui. C'est bien sûr un jouet bien connu des enfants et souvent fort aimé.

L'écharpe est d'abord un accessoire du bonhomme de neige assez secondaire; mais, à la fin du film, le Père Noël donnera comme cadeau à l'enfant une écharpe qu'il retrouvera le lendemain dans sa poche; enfin, du bonhomme de neige, il ne reste qu'une écharpe et un chapeau. On se souviendra également que, dans la chambre des parents, le bonhomme essaie une cravate du père qui se met évidemment autour du cou comme une écharpe. Mais, pour les enfants, une cravate ressemble-t-elle à une écharpe?

Chaleur, affection, rapprochement... l'écharpe quant à elle est porteuse de multiples valeurs. Sur ce point, on pourra faire appel à l'expérience des enfants: aiment-ils les écharpes? leurs mamans leur mettent-elles une écharpe quand il fait froid? mettent-ils eux-mêmes leur écharpe ou bien est-ce les parents qui insistent pour qu'ils ne l'oublient pas? etc.

Les lumières jouent un rôle important dans le Bonhomme de neige: alors que la plus grande partie de l'histoire se déroule la nuit, des lumières multicolores vont en effet signaler à l'enfant (et au spectateur) la transformation magique du bonhomme de neige en être vivant. Or, si l'on est attentif, ces lumières rappellent celles qui ornent le sapin de Noël dans la maison: de manière significative (pour un adulte), une même image montre de gauche à droite l'enfant qui regarde par la fenêtre, le sapin de Noël par la fenêtre et le bonhomme de neige à l'extérieur. Enfin, on retrouvera le même genre de lumières colorées lorsque l'enfant et le bonhomme de neige arriveront au pays du Père Noël: il s'agira cette fois d'une aurore boréale, un phénomène rare et inconnu dans les régions tempérées.

Ces lumières ont donc une valeur plastique — elles contrastent avec la grisaille d'un temps hivernal et avec l'obscurité de la nuit — mais également symbolique. Ici aussi, l'on pourra faire appel à l'expérience des enfants avec des mots simples: est-ce qu'ils aiment les petites lumières brillantes? sont-ils attirés par des lumières de toutes les couleurs? est-ce qu'ils trouvent belles les lampes d'un sapin de Noël? etc.

Déterminer le point de vue

On sait que la notion de point de vue s'acquiert très lentement: les jeunes enfants ont en particulier une grande difficulté à partager un point de vue différent du leur et à dépasser ainsi leur «égocentrisme» spontané (au sens que le psychologue Jean Piaget a donné à ce terme). Dans ce cas aussi, il s'agit sans doute moins d'une notion ou d'un «concept» qu'il suffirait de comprendre de façon intellectuelle, que d'un apprentissage progressif à travers des situations pratiques très diverses.

Les images en particulier imposent aux spectateurs un point de vue qui peut être inhabituel, dérangeant, surprenant ou, au contraire, banal, passant de ce fait facilement inaperçu. Les images du Bonhomme de neige proposées ici ont précisément pour but d'attirer l'attention des jeunes spectateurs sur l'endroit d'où, en tant que spectateurs, nous regardons la scène représentée. Bien entendu, les notions que l'on souhaite mettre ici en évidence sont très simples:

  • Les deux premières permettent d'opposer une vision de près ou de loin [images 61-62].
  • Les trois suivantes montrent le personnage de face, de côté et de dos. (On sait que les enfants dessinent spontanément les personnages de face et en entier: il est donc intéressant de leur demander s'ils reconnaissent ici la position inhabituelle du personnage.) [images 63-65]
  • Les quatre dernières traduisent enfin un point de vue tout à fait inhabituel puisqu'il s'agit de différentes scènes vues d'en haut ou d'en bas. Est-ce qu'on regarde d'en haut? ou bien d'en bas? Est-ce qu'on est par terre? ou bien dans un avion? [images 66-69 et ci-dessous]

Plutôt qu'un échange verbal, on préférera une mise en situation pratique, et l'on demandera par exemple aux enfants de mimer les situations représentées, en utilisant une poupée ou un ourson de taille suffisamment grande comme point de repère, comme «objet» par rapport auquel ils devront choisir le «bon» point de vue. Les jeunes participants seront ainsi invités à se placer près du personnage (ourson ou poupée) / loin de lui, à le regarder de face / de côté / de dos, à le voir de haut / d'en bas.


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