Dealer est un voyage aux portes de l’enfer, celui de la drogue et de la marginalité, aux accents lyriques. Un premier film belge désarçonnant, écorché vif, sur une amitié vampirisante, signé par le comédien Jeroen Perceval (Bullhead, Les Ardennes)
Dealer raconte l’histoire d’un trafiquant de drogue nommé Johnny, 14 ans, qui séjourne dans un foyer pour jeunes en difficulté. Il rêve d’une vie meilleure. Un jour, il a comme client le célèbre acteur à succès Anthony, qui devient un habitué. Un lien spécial se développe entre eux et tous deux décident de prendre un chemin différent.
C’est un film profondément noir que livre Perceval, un film de gangster doublé d’un thriller psychologique aussi sombre qu’un jour de pluie, une pluie qui s’invite d’ailleurs dans de nombreux plans, au diapason de l’image tour à tour stroboscopique ou crépusculaire, signée par David Williamson. Un film profondément nocturne, marqué par une décadence poisseuse qui contraste avec la lumière des projecteurs, braqués sur la célébrité d’Anthony, et l’innocence envolée de Johnny. C’est un film sur l’impossible rédemption, les premières chances qui se transforment en dernières chances, l’enfance sacrifiée, la précarité et les addictions. Un film où le monde des adultes se révèle profondément cynique et désincarné, un monde cruel et sans merci, où les rêves sont broyés par l’avidité et l’individualisme.
Le film est porté par une interprétation au cordeau. Johnny est incarné par Sverre Rous, stupéfiant nouveau venu dont vous n’êtes pas prêts d’oublier le regard. Ben Segers, star de la télévision flamande, excelle dans un registre particulièrement noir en Acteur avec un grand A aussi fragile qu’égoïste. Veerle Baetens, actrice incontournable du cinéma flamand, joue le rôle bref mais intense de la mère du jeune héros.