La famille, haut lieu de discorde et de cruauté, est un terrain qu’affectionne particulièrement le cinéaste Arnaud Desplechin. Son nouveau film, dans lequel Marion Cotillard et Melvil Poupaud se partagent l’affiche, creuse un peu plus ce sillon en explorant la relation trouble d’un frère et une sœur qui se détestent. En compétition au Festival de Cannes 2022
Un frère et une sœur à l’orée de la cinquantaine… Alice est actrice, Louis fut professeur et poète.
Alice hait son frère depuis plus de vingt ans. Ils ne se sont pas vus depuis tout ce temps – quand Louis croisait la sœur par hasard dans la rue, celle-ci ne le saluait pas et fuyait… Dans Frère et Sœur, le frère et la sœur vont être amenés à se croiser lors du décès de leurs parents.
Ce synopsis, subtilement ponctué, découpé comme pourrait l’être un poème, instille déjà une certaine idée du ton du film. Une idée qui correspond à l’univers de Desplechin, dans lequel le romanesque et la littérature nourrissent sans arrêt la fiction, imprègnent les dialogues et surgissent au cœur même des situations les plus anodines. Les sentiments, y compris les plus sombres, les plus inavouables, sont souvent exprimés avec acuité et c’est ce qui fait le sel de son cinéma. Sachant que le casting réunit aussi, aux côtés de Marion Cotillard et Melvil Poupaud, Patrick Timsit et Golshifteh Farahani, on ne peut qu’être intrigués par cette nouvelle production d’un des réalisateurs les plus stimulants du cinéma français.
LES GRIGNOUX