Un récit d’apprentissage au féminin, infusé d’humour et d’intelligence, où brille de mille feux la jeune comédienne Saoirse Ronan, gourmande, intransigeante, irrésistible. L’envolée spectaculaire de l’actrice et scénariste Greta Gerwig
Nous sommes en 2002, tout juste un an après l’effondrement des tours jumelles. Christine – qui a choisi de se donner le nom de « Lady Bird » –, malgré un bulletin plus que moyen, désire ardemment poursuivre son cursus universitaire à New York, ou tout au moins sur la côte Est, là où les écrivains vivent…
Sa mère est loin d’être du même avis ! Infirmière de profession, celle-ci travaille sans relâche pour maintenir à flot l’équilibre financier du foyer suite au licenciement de son mari. Lady Bird n’a-t-elle donc aucune conscience ? Ne pourrait-elle pas se contenter d’une université comme Berkeley, non seulement ultra-renommée mais aussi bien plus proche d’un point de vue géographique ? Autant de considérations raisonnées et raisonnables dont n’a que faire une jeune fille de 17 ans, gonflée à bloc par des ambitions artistiques et par l’urgence de quitter le trou-à-rat qui les étouffe.
D’abord considéré comme film intime, « de filles », Lady Bird a su se frayer un chemin parmi les grands, faisant de son auteure la cinquième femme réalisatrice à être nommée aux Oscars. C’est qu’il y a dans ce film une justesse de chaque instant, une façon de raconter, de mettre l’accent sur certains détails, qui donne à l’histoire, somme toute simple, une ampleur digne d’un roman. Comme cette manière de mettre en musique les vastes contrastes de la relation mère-fille, entre crise d’hystérie, besoin intense de reconnaissance et amour inconditionnel.
Et le film nous parle aussi de cette mélancolie qui accompagne les grandes décisions, quand vient le moment de dire au revoir au lieu qui nous a vu naître, et que se dénouent progressivement les liens qui accrochent un enfant à ses parents. Ça n’a pas l’air bien méchant, et pourtant…