Prix du scénario et Queer Palm au Festival de Cannes 2023
Seizième long métrage du réalisateur japonais, Monster aborde avec pudeur l’histoire d’amour naissante entre deux écoliers. Un récit à plusieurs voix, qui nous emmène dans les recoins les plus sombres de l’âme humaine avant de s’élever vers l’innocence de l’enfance. Prix du scénario et Queer Palm au dernier Festival de Cannes
À Suwa, petite bourgade de province japonaise, un immeuble est ravagé par un gigantesque incendie. Du haut de leur balcon, une mère et son fils contemplent le désastre. Saori élève seule son fils Minato depuis la mort de son époux. Depuis quelques temps, l’enfant a un comportement préoccupant. Pressé par sa mère, Minato finit par avouer qu’il est harcelé par un de ses professeurs. Saori décide de rencontrer l’équipe pédagogique de l’école. Le récit revient alors au jour de l’incendie. Cette fois, c’est la vision de Hori, le professeur de Minato, qui nous est contée. Une autre vérité apparait, révélant l’esquisse d’une histoire dans laquelle les mêmes personnages révèlent des facettes différentes. Kore-eda répète encore une fois son bond narratif, reprenant l’histoire à son point de départ (l’incendie) en livrant enfin le récit de Minato. La vérité se révèle dès lors bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait imaginé…
Bercé par la merveilleuse musique de feu Ryūichi Sakamoto (à qui l’on doit, entre autres, les B.O. de Furyo, du Dernier Empereur et de The Revenant), Monster est un film surprenant tant par son récit éclaté (qui rappelle la construction narrative de la série The Affair) que par son sujet qui y est traité avec une grande délicatesse.
LAURENCE HOTTART, les Grignoux