Comment se construire quand l'opportunité de dire à nos parents qui l'on est nous est arrachée ? C’est cette question qui apparait en filigrane dans le très beau film d’Andrew Haigh…
À Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Une nuit, la monotonie de son quotidien est interrompue par sa rencontre avec un mystérieux voisin, Harry. Alors que les deux hommes se rapprochent, Adam est assailli par des souvenirs de son passé et retourne dans la ville de banlieue où il a grandi. Arrivé devant sa maison d'enfance, il découvre que ses parents occupent les lieux et semblent avoir le même âge que le jour de leur mort, il y a plus de trente ans…
Grandir queer, c'est parfois avoir le sentiment d'être un étranger dans sa propre famille. Tôt ou tard viendra le moment de la confrontation, le moment de mettre des mots sur ce que l'on a toujours ressenti au fond de soi. Sans jamais nous connaître se présente comme un récit sensible et mystérieux, où le rapport à la filiation, à la solitude et au deuil sont concomitants. Même s’il emprunte les codes du fantastique, le film est avant tout une histoire d'amour brûlante et fusionnelle.