Un film choral à la gloire des femmes par la réalisatrice des Héritiers et du Ciel Attendra.
Elles sont présidente de la République, nounou, boulangère, comédienne, prof, fleuriste, journaliste, sans emploi, pédiatre, etc. Des portraits croisés de femmes appartenant à différentes catégories socio-professionnelles mais toutes égales face à la maternité. Possessives, bienveillantes, maladroites, absentes, omniprésentes, débordées, culpabilisantes, indulgentes, aimantes, fragiles, les mères ne sont pas forcément parfaites mais, chacune à leur manière, elles sont bien disposées à déplacer des montagnes, tutoyer cet absolu qui leur permet de donner la vie.
Quand on connaît la qualité et les propos des films de Marie-Castille Mention-Schaar, on ne doit pas s’attendre à un plaidoyer poussiéreux en faveur des bienfaits de la maternité. Le souci de la cinéaste, c’est de nous installer dans un tourbillon vertigineux où des femmes évoquent, chacune à leur manière, leur rapport à la maternité, mais aussi les relations ambigües qu’elles maintiennent avec celle qui les a mises au monde. Fine mouche, la réalisatrice a offert une partition de choix à une femme farouchement hostile à la maternité (Olivia Côte, éclatante de détermination). Nous ne sommes pas près d’oublier cette scène au restaurant où elle s’en prend à cette jeune mère fière d’allaiter son nourrisson en plein milieu du repas.
Les hommes figureraient-ils aux abonnés absents ? Non. Mais ils se font discrets, doivent se contenter de compter les coups et de se trouver une place au sein de l’orbite maternelle. Surtout, n’attendez pas la prochaine fête des mères pour apprécier cette comédie délurée aux multiples résonances…
© Les Grignoux