Précis de décomposition d’un amour vache entre un con méchant et une fille trop brave
Second film de Maurice Pialat, Nous ne vieillirons pas ensemble est déjà très typique de son cinéma. Succession d’instants de la vie d’un couple s’acheminant vers une rupture inévitable, le film, très autobiographique, met en scène Marlène Jobert et Jean Yanne, dont c’est l’un des plus beaux rôles.
Jean, réalisateur, et sa maîtresse Catherine, employée de bureau, sont ensemble depuis six ans, bien que Jean n’ait pas divorcé de sa femme Françoise (Macha Méril). Colérique, parfois franchement odieux et violent, Jean mène la vie dure à Catherine, laquelle, par amour, semble prête à tout pardonner.
On retrouve dans Nous ne vieillirons pas ensemble cette justesse et ce réalisme propres au cinéma de Pialat ; les séquences semblent être des instants d’intimité auxquels les comédiens donnent vie et que la caméra de l’auteur saisit au vol, avec une spontanéité étonnante.
À l’image de ses autres longs métrages, Nous ne vieillirons pas ensemble émeut sans jamais verser dans le sentimentalisme ; le film est aussi direct, honnête – et empreint de résignation – que son titre.