La modernité du propos et la fluidité de la mise en scène sont encore incontournables, au même titre que la performance magistrale de Jean Gabin
Une petite mélodie aiguë et lancinante sortie d’un harmonica plaintif et grave accompagne l’ultime aventure de Max, gangster las et désabusé, aspirant à une vie tranquille, obligé de reprendre du service pour voler au secours de son vieil ami Riton. Classique, sans doute, l’histoire que raconte Simonin tire son originalité et son succès phénoménal du regard qu’il porte sur ces truands sur le retour, regard que Becker a su capter magistralement. Nul lyrisme de la pègre ne vient occulter la brutalité de ces hommes prêts à tout pour quelques kilos d’or. Délaissant l’action au profit de l’étude de caractère, le cinéaste s’attarde sur les rapports conflictuels, sur l’amitié indéfectible entre Max et Riton ainsi que leur incapacité à nouer des relations amoureuses durables…