La culture est politique.
Pour les Grignoux, c’est une évidence. Depuis 50 ans, que nous fêterons cette année, l'association remet en question les modèles dominants et promeut un projet de société émancipateur, juste, démocratique et solidaire.
À travers des lieux culturels uniques, où le cinéma, la musique et l’art se côtoient, des lieux emblématiques au coeur des villes de Liège et Namur, nous rassemblons les citoyen·nes autour d’oeuvres qui sont uniques, diversifiées dans leur expression, leur origine, leur langage, leur contenu. Des oeuvres qui donnent à voir des horizons insoupçonnés, questionnent, font ressentir des émotions et ouvrent un champ des possibles sur des manières différentes de faire société.
Tout au long de l’année, nous ouvrons des espaces de discussion et de débat et permettons à chacun·e d’accéder et de contribuer activement à la culture. Et le public est au rendez-vous !
La programmation de ce journal en est une fois de plus le reflet et invite notamment à plonger dans le cinéma chinois, iranien, grec, italien et belge, loin des propositions homogènes et standardisées qui foisonnent sur d’autres écrans, et à participer à nos nombreuses animations et débats.
Depuis 50 ans, nous réaffirmons pour l’avenir cette ligne de force : nous tissons nos activités main dans la main avec les associations et collectifs locaux. Nous sommes, comme nombre d’autres associations, des lieux incontournables de lien de la vie sociale et culturelle, au plus près des citoyen·nes, et où s’exerce la démocratie. À ce sujet, nous vous invitons à lire l’éclairante carte blanche de la FESEFA.
Notre projet doit-il aujourd’hui se sentir menacé ? Est-ce que ce modèle d’état démocratique qui encourage, soutient et finance la culture, son indépendance et son rôle de contre-pouvoir est mis à mal ?
Nous sommes profondément inquiet·es face à l’extrême-droitisation des discours et des mesures du nouveau gouvernement Arizona. Mais nous sommes aussi et surtout prêt·es à défendre un État et des services publics qui protègent les citoyen·nes face à une marchandisation des biens et des services !
Nous sommes résolu·es à défendre une société solidaire et du vivre-ensemble dans laquelle nous sommes, avant d’être une force de travail, des êtres pensants, sociaux, dotés d’esprit critique et de sentiments, aspirant à une vie pourvue de sens et ouverte à l’autre. Nous sommes intimement convaincu·es que les mesures de flexibilisation accrue des emplois et les pertes d’avantages sociaux annoncées entraineront dans la précarité nombre de citoyen·nes.
Au vu des thématiques que nous défendons, qui sont autant d’enjeux de société (les médias et leur langage, l’écologie, la santé, la démocratie et la citoyenneté), les mesures qui s’annoncent et les diverses attaques verbales qui inondent les médias et les réseaux dans ces matières sont plus qu’interpellantes :
- les attaques sur l’indépendance des médias, les remises en question du caractère politique de la culture, ou encore son financement par les pouvoirs publics (voir la carte blanche de l’UPFF+) ;
- le recul alarmant de droits fondamentaux dans plusieurs matières (droits des étrangers, des personnes au chômage, des pensionné·es, etc.) ;
- une déclaration qui prône “une politique climatique ambitieuse qui va encore plus de pair avec une politique de croissance économique et industrielle” ne laissant aucune place à un changement de paradigme de décroissance et de modération ;
- des perspectives peu réjouissantes en matière de financement des soins de santé.
La résistance s’impose et se prépare. Et les oppositions qui foisonnent pour dire NON à ces politiques d’austérité et régressives sont enthousiasmantes et salutaires. Les Grignoux en sont et en seront, et de manière collective.
Le 31 mars prochain, jour de grève nationale, nous nous joindrons au mouvement en fermant nos lieux en journée. Nous, travailleuses et travailleurs des Grignoux, nous nous mobiliserons devant nos cinémas et brasseries pour échanger avec vous. Rejoignez-nous toutes et tous pour clamer “Debout la Culture !”.
Les Grignoux